jeudi 3 septembre 2015

Bref, j'ai quitté mon job. Part 1.

Oui tu as bien lu, toi qui suis mes aventures depuis quelques mois. 
J'ai démissionné.

Ah je vous ai bien rabâché les oreilles avec mon nouveau job par ci, mon nouveau job par là.  Mais au bout de quelques semaines, l'euphorie est redescendue et les vraies problématiques sont remontées à la surface.

J'ai mis du temps avant de me poser pour écrire cet article, alors je demande votre indulgence.

"Mais pourquoi ? ça ne se passait pas bien à ton travail?"

Tout se passait bien dans le sens où l'équipe était géniale, des boss humains et adorables, une entreprise vraiment intéressante. Tout pour plaire. Enfin presque. 
Tout sauf mon job.

"Tu n'y arrivais pas? C'était trop dur ? Trop de pression ?"

Non plus. Ma boss était tellement contente de moi que quand je lui ai annoncé mon départ elle m'a proposé de prendre 2 semaines de réflexion, malgré ma franchise sur le sujet. Et si je décidais de revenir, elle était prête à aménager mon emploi du temps selon ma convenance pour que cela me convienne mieux. J'ai commencé la réorganisation du service et conclu quelques marchés en 1 mois. Mon mal être ne s'est pas ressenti et tout le monde voulait me garder. Et je ne me lance même pas de fleurs.



"Alors pourquoi démissionner ?"

Tout a commencé par un matin où je me suis levée en disant "Stop, ça ne peut plus continuer comme ça". J'étais épuisée. Je ne comprenais pas pourquoi dans un sens car mes horaires étaient convenables. J'avais le temps d'aller au sport après le travail malgré des transports pénibles. Le réveil était devenu un supplice, seulement au bout de 3 semaines. J'ai commencé à avoir des douleurs dans le ventre, des chutes de tension, et la larme beaucoup trop facile. Il fallait faire quelque chose, c'était la panique.

J'en suis arrivée à la conclusion que ce qui cloche ce n'est ni l'entreprise ni les gens, mais bel et bien ce que je fais : mon travail. Je n'aimais pas ce que je faisais, il fallait se rendre à l'évidence, et ce n'était pas nouveau. Lors de mes expériences précédentes j'avais tout mis sur le dos de l'entreprise ou de mon patron ou je ne sais quelle autre excuse. Non le problème est que je ne fais pas le travail qui me correspond, le travail qui me plait, celui qui me donne envie de le lever le matin. #utopiste

Aucun job n'est parfait, j'en suis consciente. Mais ma limite a été atteinte, je ressentais un ennui mortel devant mon écran d'ordinateur, une fatigue qui dure toute la journée, une fâcheuse tendance à faire semblant de travailler pour obtenir des résultats, juste ce qu'il faut pour ne pas être suspectée, le tout en culpabilisant énormément car ce comportement ne correspond en rien à ma personnalité. J'avais l'impression de me mentir à moi même en plus de mentir à mon équipe.

Ce sentiment m'a paru inacceptable en premier lieu. C'est vrai, j'ai eu la chance de faire des études que j'ai choisies, de voyager, je n'ai pas la pression de l'argent (conjoint d'expat soyons réalistes), je fais ce job parce que j'ai tout fait pour y arriver, j'ai fait ce qu'il fallait.

Après la sensation d'échec, de culpabilité, de frustration, des discussions, et une grosse réflexion, la décision a été prise et confirmée.
Puis la peur de décevoir, la crainte de ce que les autres vont penser est survenue. C'est tenace ces bestioles là. Mais finalement, je suis la seule responsable de mon bonheur. N'est-ce-pas?




Alors quoi maintenant ?

Ce job a eu le mérite de me faire rencontrer des personnes géniales et de me redonner confiance en moi. Ce n'était pas du luxe croyez moi. Il m'a permis de confirmer que je peux être douée dans ce que je fais, que je pouvais trouver un bon job au Canada et que je peux y faire ma place. Après tout, je ne suis pas une Desperate Housewive.

En fait, il n'y a pas d'échec, il n'y a pas eu d'erreur, juste un essai et des conclusions. J'ai trébuché, mais j'avance quand même. C'est pas un bobo au genou qui va m'arrêter.

Maintenant, je passe à l'étape suivante : trouver ma voie.
Je prends le temps de réfléchir, de prendre du temps pour moi, de me renseigner, d'écrire. Je me suis enfin inscrite à la bibliothèque et je me régale.

Non, je ne sais pas encore ce que je veux faire. Et je ne sais toujours pas quoi répondre à toutes ces personnes qui me demandent "tu sais ce que tu veux faire?" ou bien "et c'est quoi ton programme pour la journée?". Parce que pour beaucoup de gens, "réfléchir", c'est un peu limite comme activité.
Très fatiguant pour la blonde que je suis, il faut l'admettre...

Une chose est sûre, je veux me lever avec envie le matin, et je pense à créer ma propre activité, très sérieusement. En parallèle, je pense chercher un mi-temps "alimentaire" histoire de continuer à mettre un peu d'argent de côté et d'avoir une vie sociale. Il faut ce qu'il faut. Je ne me vois pas mono-tâche avec une seule activité, peut être suis-je faite pour bouger, changer, échanger. L'hyperactive que je suis n'est pas si loin tout compte fait.



Loin d'être désespérée, je considère que j'ai de la chance de pouvoir prendre ce temps et de pouvoir me poser les bonnes questions. Et je suis surtout la plus chanceuse d'être auprès de quelqu'un qui me soutient et m'encourage, dans toutes mes démarches <3 la plus chanceuse d'avoir une famille et des amies présents, coûte que coûte à coups de messages ou de Skype. Ils sont mon bonheur.

La suite au prochain épisode.

5 commentaires:

  1. Mais pourquoi aurais-tu besoin de notre indulgence? Tout ce que tu dis est vrai, et il est tellement important d'avoir cette reflexion. C'est à mon avis bien triste que beaucoup de personnes n'en aient pas l'occasion. Je ne remercierai jamais assez ma famille de m'avoir laissé la chance de partir étudier 2 ans de plus alors que j'avais déjà obtenu un master.

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    1. Je pense qu'en fait je me demande à moi même cette indulgence ;)

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  2. Le plus difficile est de s'avouer que ce job ne nous rend pas heureuse. Tu as fait le plus difficile. Je partage ce même état d'esprit, faire de notre job une passion. Se lever le matin avec l'envie d'aller au travail. Enfin de faire ce qu'on aime faire.
    J'ai quitté mon job en France pour voyager. Me voici aux USA et je reprends mes études pour être prof à l'étranger. Enfin être reconnue car il n'est pas difficile d'être prof.
    Bon courage à toi dans ta réflexion! SI tu te sens mieux ainsi dans ta vie, tu as déjà gagné!

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    1. Tu as raison, le plus dur et d'accepter la situation et de ne pas rester inactive. Il faut parfois du temps mais quand on sait qu'on n'est pas à sa place, on peut s'orienter et la trouver enfin !
      C'est génial ton projet ! J'ai hâte d'en savoir plus :)
      Plein de courage à toi aussi, et fonce !

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  3. Tu as fais le bon choix. Beaucoup n'ont pas l'occasion et le luxe de pouvoir avoir cette réflexion ou ne s'en donne pas la peine, et ils absorbent tellement de stress que ça en devient mauvais pour la santé et leur vie privée. Même si aucun travail n'est parfait à 100%, c'est important d'exercer un métier que l'on aime ou du moins que l'on apprécie. J'espère vraiment que tu trouveras le métier qui te correspond et pouvoir t'épanouir dans celui ci.

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